Longtemps que je n'ai pas posté, année compliquée avec à ce jour la gestion de 32 allophones et des allers et venues incessantes depuis septembre (pour la première fois des élèves sont repartis dans leur pays ou dans une autre ville de France ou dans une autre école après avoir fait leur rentrée avec moi).
Un peu blasée, je n'avais pas l'énergie, ni vraiment l'envie, ou le temps de revenir sur nos aventures.
Et puis jeudi 12 mars, le président Macron annonce la fermeture des établissements scolaires.
Pour les allophones, soyons clair, c'est la catastrophe à plusieurs niveaux :
- familial : ils sont dans un pays étranger, coupés de leur famille et de leurs amis. Leur inquiétude est grande et aggravée par la peur de ne pas comprendre tout ce qui se passe. Rien que le mot de "confinement"...
- social : au début de leur arrivée en France, les parents de mes élèves font des petits boulots, souvent dans la restauration ou le bâtiment, pas toujours déclarés. Les confiner c'est les priver de tout moyen de subsistance et les couper totalement de leurs revenus. Combien ont de quoi résister financièrement pendant cette période ?
- scolaire : J'ai dix mois pour faire passer un élève A0 à un niveau A2. C'est difficile, c'est court dix mois. Si en plus on doit leur enlever un ou deux mois d'enseignement ! Quant au télé enseignement, c'est oublier la fracture numérique, qui joue à plein pour mes élèves.
Et donc ? Je me suis organisée comment ?
Dès l'annonce, j'ai réfléchi à un plan de bataille (on nous a bien parlé de "guerre", non ?) : le vendredi matin, je suis partie plus tôt au collège. J'ai donné des documents de travail sur papier à mes élèves :
- un exercice d'écriture avec grille d'évaluation (Raconte moi ta famille)
- un texte avec questions de compréhension
- un exercice de vocabulaire sur la maladie
- un poème à apprendre ("Déjeuner du matin" de Jacques Prévert)
- des fiches de vocabulaire sur le temps (le temps qu'il fait) à apprendre.
J'ai compté que cela faisait au moins une semaine de travail, le temps pour moi de m'organiser (par exemple, je n'ai pas d'imprimante, du coup j'en ai commandé une fissa, et je devrais la recevoir d'ici deux ou trois jours)
Je leur ai donné mon mail perso avec instruction de m'envoyer un mail dès le week end.
Je voulais éviter les plate formes habituelles, j'avais peur qu'elles soient peu efficientes au vu du nombre de connexions (et en plus, c'était peu envisageable pour certains de mes élèves peu ou pas autonomes).
Le week end j'ai récupéré environ la moitié des mails de mes élèves. J'ai passé lundi et mardi à relancer les autres. J'ai fini par tous les avoir sauf deux que j'ai recontactés aujourd'hui.
Par mail je leur ai demandé de m'envoyer par la poste ou par mail les trois premières tâches que je corrigerai à la maison.
La semaine prochaine, je vais commencer les cours par mail avec exercices sur Le point du Fle, que les allophones utilisent régulièrement, ça devrait leur faciliter la tâche.
Première leçon prévue : le passé composé.
L'idée est de perdre le moins de temps possible. Il y aura aussi la préparation du Delf scolaire A2 pour les élèves de 4ème et 3ème concernés.
Voilà ! On avance à petits pas mais on avance !
Un peu blasée, je n'avais pas l'énergie, ni vraiment l'envie, ou le temps de revenir sur nos aventures.
Et puis jeudi 12 mars, le président Macron annonce la fermeture des établissements scolaires.
Pour les allophones, soyons clair, c'est la catastrophe à plusieurs niveaux :
- familial : ils sont dans un pays étranger, coupés de leur famille et de leurs amis. Leur inquiétude est grande et aggravée par la peur de ne pas comprendre tout ce qui se passe. Rien que le mot de "confinement"...
- social : au début de leur arrivée en France, les parents de mes élèves font des petits boulots, souvent dans la restauration ou le bâtiment, pas toujours déclarés. Les confiner c'est les priver de tout moyen de subsistance et les couper totalement de leurs revenus. Combien ont de quoi résister financièrement pendant cette période ?
- scolaire : J'ai dix mois pour faire passer un élève A0 à un niveau A2. C'est difficile, c'est court dix mois. Si en plus on doit leur enlever un ou deux mois d'enseignement ! Quant au télé enseignement, c'est oublier la fracture numérique, qui joue à plein pour mes élèves.
Et donc ? Je me suis organisée comment ?
Dès l'annonce, j'ai réfléchi à un plan de bataille (on nous a bien parlé de "guerre", non ?) : le vendredi matin, je suis partie plus tôt au collège. J'ai donné des documents de travail sur papier à mes élèves :
- un exercice d'écriture avec grille d'évaluation (Raconte moi ta famille)
- un texte avec questions de compréhension
- un exercice de vocabulaire sur la maladie
- un poème à apprendre ("Déjeuner du matin" de Jacques Prévert)
- des fiches de vocabulaire sur le temps (le temps qu'il fait) à apprendre.
J'ai compté que cela faisait au moins une semaine de travail, le temps pour moi de m'organiser (par exemple, je n'ai pas d'imprimante, du coup j'en ai commandé une fissa, et je devrais la recevoir d'ici deux ou trois jours)
Je leur ai donné mon mail perso avec instruction de m'envoyer un mail dès le week end.
Je voulais éviter les plate formes habituelles, j'avais peur qu'elles soient peu efficientes au vu du nombre de connexions (et en plus, c'était peu envisageable pour certains de mes élèves peu ou pas autonomes).
Le week end j'ai récupéré environ la moitié des mails de mes élèves. J'ai passé lundi et mardi à relancer les autres. J'ai fini par tous les avoir sauf deux que j'ai recontactés aujourd'hui.
Par mail je leur ai demandé de m'envoyer par la poste ou par mail les trois premières tâches que je corrigerai à la maison.
La semaine prochaine, je vais commencer les cours par mail avec exercices sur Le point du Fle, que les allophones utilisent régulièrement, ça devrait leur faciliter la tâche.
Première leçon prévue : le passé composé.
L'idée est de perdre le moins de temps possible. Il y aura aussi la préparation du Delf scolaire A2 pour les élèves de 4ème et 3ème concernés.
Voilà ! On avance à petits pas mais on avance !
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