Le monde d'après est moche, il est encore pire que mes pires prévisions : les élèves allophones, abandonnés par la majeure partie de l'équipe pédagogique de mon collège, voient maintenant fleurir sur leurs bulletins de troisième trimestre une appréciation type, en copié collé et à la louche (j'ai même un collègue qui l'a mise sur une élève qu'il n'a jamais vue car arrivée le dernier jour avant le confinement) "n'a pas suivi la continuité pédagogique". Juste ça, rien d'autre, malgré mes demandes réitérées, lors des visioconférences de préparation des conseils de classe, de faire au moins une remarque sur les deux premiers trimestres.
On est tellement loin de ce qui est préconisé dans la prise en charge des allophones que cela en devient comique : oubliés pendant le confinement, ils sont aujourd'hui rappelés à l'ordre, en mode "c'est pas bien, vous auriez dû suivre".
C'est hélas le triste reflet de cette réalité qui me frappe de plein fouet régulièrement : dernière roue du carrosse, mes élèves subissent la double peine, on ne leur donne pas les moyens de suivre pour ensuite le leur reprocher.
Je compte me battre (oui, c'est le mot, bien pesé) sur les bulletins de troisième car les collègues des lycées vont les lire et c'est important qu'ils aient une image précise et exacte de l'élève, mais je vais lâcher sur les autres niveaux. Les élèves restent au collège, cela n'aura pas plus d'impact que ça.
Et les parents me direz-vous ? N'ont ils pas la possibilité de monter au créneau ? Oui, ils l'ont, mais ne le font pas, la plupart ne parle pas français, certains sont intimidés par l'institution, d'autres parfois aussi s'emportent contre moi, la seule personne qu'ils ont en face d'eux (mais c'est rare).
En deux mots (non trois), je suis écœurée.
On est tellement loin de ce qui est préconisé dans la prise en charge des allophones que cela en devient comique : oubliés pendant le confinement, ils sont aujourd'hui rappelés à l'ordre, en mode "c'est pas bien, vous auriez dû suivre".
C'est hélas le triste reflet de cette réalité qui me frappe de plein fouet régulièrement : dernière roue du carrosse, mes élèves subissent la double peine, on ne leur donne pas les moyens de suivre pour ensuite le leur reprocher.
Je compte me battre (oui, c'est le mot, bien pesé) sur les bulletins de troisième car les collègues des lycées vont les lire et c'est important qu'ils aient une image précise et exacte de l'élève, mais je vais lâcher sur les autres niveaux. Les élèves restent au collège, cela n'aura pas plus d'impact que ça.
Et les parents me direz-vous ? N'ont ils pas la possibilité de monter au créneau ? Oui, ils l'ont, mais ne le font pas, la plupart ne parle pas français, certains sont intimidés par l'institution, d'autres parfois aussi s'emportent contre moi, la seule personne qu'ils ont en face d'eux (mais c'est rare).
En deux mots (non trois), je suis écœurée.
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