Chroniques d'Allophonie

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Le dispositif, cékoidon ?

Le dispositif, c'est l'idée que l'élève allophone doit être géré collectivement, c'est à dire par tous les acteurs d'un établissement (enseignants, vie scolaire, direction, etc...) alors que jusque là, la classe fonctionnait un peu en circuit fermé : elle était gérée par le seul enseignant de français, qui composait une équipe de collègues autour de matières choisies collectivement (en général, c'était EPS, Maths, Anglais, parfois Histoire-Géo) et avec de rares passerelles sur quelques autres matières tout au long de l'année et en fonction du profil de l'élève.

Le grand principe, qui vient "révolutionner" tout ça, c'est celui de l'inclusion, hérité de la loi sur le handicap de 2005. Ne me faites pas dire que les allophones sont considérés comme des handicapés, c'est pas du tout ça.

C'est juste que concrètement, cette belle et généreuse idée a permis de faire quelques belles économies : en effet, il n'y a plus que l'enseignant de français qui est mobilisé sur les allophones, les autres n'interviennent plus et reçoivent les allophones sur leurs classes normales. Une dizaine d'heures par établissement multiplié par le nombre d'établissements sur une académie, un joli pactole en perspective !

Alors, le dispositif, est-ce que ça marche ? C'est mieux ? C'est moins bien ? Un petit bilan au bout de cinq années s'impose et c'est ce que je me propose de faire, entre autres, avec ce nouveau blog...

Pourquoi les chroniques ?

Au collège, les classes d'accueil, telles qu'on peut en voir dans un documentaire comme "La tour de Babel" sont devenues depuis quelques années des "dispositifs". Il s'agit de privilégier l'inclusion des élèves dans les classes dites normales. L'idée étant que plus les allophones seront en contact avec les francophones, plus rapidement se fera l'acquisition du français.

Sur le papier, bien sûr, c'est logique et intellectuellement défendable, mais dans la réalité, celle du terrain, celle des élèves et des enseignants, ce nouveau système est loin de faire ses preuves.

Enseignante depuis onze ans, j'ai vu le passage de la classe au dispositif. Aujourd'hui je pense qu'il est temps d'en faire le bilan : je demande cette année ma mutation et ne veux pas partir sans laisser un témoignage de ce que j'ai vécu, et mes élèves avec moi pendant cette période.

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